Méthodes participatives

Les chercheurs qui souhaitent s’investir dans une démarche qui utilise la méthode visuelle « Photovoix » comme outil de recherche doivent être conscients que leur engagement demandera plus d’implication que dans une recherche dite plus traditionnelle. Il s’agit d’une méthode qui place au cœur de la recherche la perception et le sens donné de la communauté à une situation donnée.

Photo-collectif

Les chercheurs doivent être prêts à considérer les membres de la communauté impliqués dans ce processus comme des co-chercheurs en discutant de la question de recherche et en ciblant ensemble les enjeux qui les interpellent. Il ne s’agit pas de les consulter, mais bien de les inclure de sorte qu’ils soient partis prenants dans l’ensemble du processus de recherche. Pour ce faire, les chercheurs doivent être en mesure de laisser une plus grande place à la communauté en délimitant la problématique de recherche afin de ressortir les thèmes ou les enjeux qui sont prioritaires à leurs yeux.

La recette gagnante dans cette approche réside dans le processus d’intégration et de participation des membres de la communauté afin que les résultats soient construits à partir de leur perception et leur réflexivité. Pour y parvenir, cela demande du temps qui peut être énergivore, des ressources financières qui considèrent les besoins des co-chercheurs qui s’engagent dans cette démarche scientifique, et un niveau d’accompagnement significatif pour offrir les conditions nécessaires à maintenir la motivation et l’implication active des membres de la communauté.

Il s’agit d’une méthode visuelle dans laquelle les chercheurs doivent mettre en place les moyens de faciliter l’engagement de la communauté vivant dans un contexte de vulnérabilité et de précarité. L’intensité que cela demande peut diminuer l’envie d’amorcer une telle démarche scientifique, mais ce qu’il faut réfléchir c’est à la plus-value que cela peut apporter à la communauté. Les retombées du Photovoix comme mode d’expression permettent à la population de partager leur perception liée à leur situation de vie et de prendre un certain pouvoir sur leur vie pouvant améliorer leurs conditions de vie et de santé.

Texte écrit par Christine Loignon et Caroline Leblanc

Déroulement de la démarche

1

Expliquer le but de la démarche

Détails
2

Délimitation de la problématique

Détails
3

Formation en photo

Détails
4

Consentement

Détails
5

Établir des balises

Détails
6

Allouer une période de temps

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7

Journal de bord

Détails
8

Discussion en groupe

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9

Réflexivité

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10

Analyse et accompagnement des discussions de groupe

Détails
11

Présenter les résultats d’un photovoix

Détails
12

Présentation vernissage

Détails

Fradet, Lucie (2012) Guide de la méthode photovoix : Principes et mise en oeuvre. 28.p En ligne : https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=sites&srcid=ZGVmYXVsdGRvbWFpbnxyYXBwcmF0aXF1ZXxneDoyZjgwOTZjNDk3ZTYyM2U4

Wang, C.C. & Burris, M.A. Photovoice: Concept, methodology, and use for 
participatory needs assessment. Health Education & Behavior 24, 369-387 
(1997).

Centre Community Health and development (2019)Community tool box. Kansas University. En ligne :https://ctb.ku.edu/en

Lopez, E.D.S., Eng, E. Robinson,N. & Wang, C.C. Photovoice as a community-based participatory research method. In Methods in community-based participatory research for health 326-348

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Expliquer le but de la démarche

Expliquer à l’ensemble du groupe, le but de la démarche qui est de répondre par la photo aux questions de recherche qui auront été déterminées tous ensemble.

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Délimitation de la problématique

En groupe, à partir des thèmes que le chercheur a ciblés, discuter des enjeux qui les interpellent directement les membres de la communauté. ( Enregistrer les rencontres.)

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Formation en photo

Mettre en place une formation qui porte sur l’utilisation de l’appareil, l’éthique, la sécurité, le respect et l’anonymat qui entoure la prise de photo.

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Consentement

Mettre l’accent sur le consentement afin de mieux saisir les enjeux de l’utilisation photo comme mode d’expression et former les membres de la communauté à agir dans le respect et dignité.

Il faut tenir compte, qu’il peut être difficile de mettre en mot d’usage courant le droit à l’image et de créer un formulaire facile d’utilisation pour les co-chercheurs. Il faut s’assurer que les gens ne se restreignent pas à prendre des objets en photo plus tôt que des humains, car les démarches de consentement sont lourdes dans le processus.

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Établir des balises

Accorder un nombre illimité de photographies en avisant les co-chercheurs que seulement 5-6 photos pourront être partagées avec le groupe. Bien que le message soit plus important que la qualité de l’image dans cette démarche scientifique, il est considérable de se questionner sur la performance artistique des personnes qui s’y engage. En effet, ne pas tenir compte des objectifs de la personne peut l’exposer à vivre un échec si celle-ci n’est pas satisfaite du résultat artistique. Vaut mieux accompagner la personne pour reprendre sa photo afin que le résultat n’affecte pas son estime de soi.

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Allouer une période de temps

Une fois les appareils photo confiés aux co-chercheurs, prévoir une période d’adaptation à son utilisation.

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Journal de bord

Il est possible de mettre à la disposition des co-chercheurs, un journal de bord dans lesquels les questions de recherches sont inscrites afin qu’ils puissent y réfléchir durant leur démarche. 

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Discussion en groupe

Présenter en groupe, les photos sélectionnées afin d’entendre la perception de chacun. À tour de rôle, chacun commente en soulevant ce qui ressort de l’image. Par la suite, le photographe explique sa démarche.

Des outils peuvent être implantés au cours de la démarche telle que des bâtons de parole et des signes visuels pour permettre aux gens de s’exprimer équitablement. Ex; lorsqu’une personne veut prendre la parole, elle prend le bâton de parole. Tandis que si la discussion tourne en rond ou s’égare du sujet, la personne peut lever un bateau pour avertir le groupe de revenir centrée sur les objectifs et d’arriver à bon port.

Il arrive que ce fonctionnement soit suffisant pour développer une autorégulation dans le groupe et que ces outils de gestion de la communication les amenaient à respecter davantage le temps de parole de chacun et de reste centrée sur la discussion.

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Réflexivité

Les discussions de groupe autour des photos permettent de faire surgir des prises de conscience grâce aux interactions et à l’accompagnement des chercheurs dans leur réflexion.

Il arrive parfois que la communication soit chaotique et inconfortable à gérer. Par contre, ces sentiments doivent être, considérer comme un environnement nécessaire pour laisser les gens s’exprimer sans restriction. Il s’agit d’une démarche réflexive importante, si les discussions sont trop cadrées cela vient bloquer la spontanéité.

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Analyse et accompagnement des discussions de groupe

L’analyse des photos en groupe est un aspect important à prendre en considération dans le processus. Il faut prendre le temps de bien faire les choses. Durant l’analyse, il était pertinent d’entendre l’opinion des autres co-chercheurs issue de la communauté, avant que la personne qui a pris la photo donne la sienne. Par contre, il arrivait que certains concepts doivent être expliqués, car ils sont plus nébuleux ou abstraits. Cette manière de procéder prépare les co-chercheurs à entendre les différentes perceptions que leurs photos peuvent soulever et d’être confronté à des opinions auxquelles elles seront  exposées auprès du public ciblé.

Pour bien faire le processus d’analyse, il est crucial de poser des questions pour alimenter les réflexions. Une ébauche de questions peut être proposée aux co-chercheurs mais elles ne doivent pas être imposées. Les questions doivent plus tôt être co-construites avec eux. À titre d’exemple, de donner un titre à la photo et d’identifier sur la photo ce qui n’est pas vu peut être des questions intéressantes pour soulever des pistes de réflexion.

Dans une démarche de photovoix, chaque photo individuelle devient une photo collective qui permet d’avoir une vision commune pour répondre à la question de recherche.

CLIQUER ICI POUR AVOIR ACCÈS À UN DOCUMENT SYNTHÈSE D'ANALYSE UTILISER PAR LE COLLECTIF POUR UN QUÉBEC SANS PAUVRETÉ


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Présenter les résultats d’un photovoix

Présenter avec les co-chercheurs, les données de recherche dans la communauté et sensibiliser les décideurs.

Le consentement n’est pas toujours compris des comités éthiques universitaires. Il arrive parfois dans un processus de photovoix que l’auteur de la photo souhaite mettre leur nom complet sur leurs photos et l’ensemble des écrits qui sont publiés. Par contre, cette forme de reconnaissance du travail des co-chercheurs va à l’encontre du domaine éthique en matière de confidentialité.

CLIQUER ICI POUR UN EXEMPLE DE CONSENTEMENT UTILISÉ PAR LE COLLECTIF POUR UN QUÉBEC SANS PAUVRETÉ

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Présentation vernissage

Voici l'exemple d'un vernissage qui résulte d'une recherche sur le plaisir, auquel le Collectif pour un Québec* sans pauvreté a été parti prenante. 

*Le Collectif pour un Québec sans pauvreté est un regroupement d’organisations nationales et de collectifs régionaux. Il agit AVEC les personnes en situation de pauvreté en vue de jeter les bases permanentes d’un Québec sans pauvreté et riche de tout son monde. Le Collectif vise la réalisation effective des droits reconnus à touTEs.

Le Collectif juge que l’ensemble de la société doit agir pour éliminer la pauvreté, afin d’atteindre la pleine réalisation des droits humains. Sa principale revendication se formule comme suit : que les éluEs et les gouvernements agissent pour transformer les politiques publiques et en adoptent de nouvelles afin :

-d’éliminer la pauvreté, 
-de réduire de façon continue les inégalités socioéconomiques,
-de contrer les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté.

Pour le Collectif, cela doit être fait de manière concertée, globale et structurée, en association AVEC les personnes en situation de pauvreté et les organisations qui les représentent.