La recherche participative
La recherche PARTICIPATIVE est un outil de plus en plus populaire parmi les professionnels de la santé et les chercheurs, permettant l’étude de problèmes et d’interventions complexes dans notre société, tels les enjeux sociaux et de santé. Il ne s’agit pas d’une méthode spécifique de recherche, mais d’une approche applicable à tout processus de recherche ou d’étude, qu’il soit quantitatif ou qualitatif.

La recherche PARTICIPATIVE engage les participants ou la communauté impliquée dans un problème dans toutes les étapes de la recherche, créant un véritable partenariat entre le chercheur externe et les membres de cette communauté. Cette collaboration, lorsqu'elle est bien faite, permet le rassemblement de ressources, l’échange de connaissances et la mobilisation sociale dont bénéficieront tous les partenaires.




La recherche PARTICIPATIVE  défie la tradition académique où le scientifique est au centre des décisions du processus de recherche. Ensemble, le chercheur et les membres de la communauté déterminent les questions à être étudiées, quels types de résultats mesurer et quelles interventions utiliser, comment interpréter les résultats, ainsi que la valeur assignée aux conclusions tirées de l’étude. De cette façon, la recherche participative prône l’intégration de l’expertise et de la rigueur scientifique du chercheur, avec le savoir-faire et les expériences concrètes et les pratiques des membres de la communauté.

De multiples mouvements philosophiques et scientifiques tels le féminisme et le post-colonialisme, sont tous à la base du développement et de la pratique de la recherche participative. Elles expliquent le lien intime qui existe entre la recherche participative et l’engagement des chercheurs dans la lutte pour la justice sociale. En santé, cela se traduit par le partenariat avec les différentes communautés vulnérables dans la lutte contre les inégalités sociales, qui ont un impact négatif incontestable sur leur santé et le bien-être.

Origine de la recherche participative 
La recherche PARTICIPATIVE trouve ses origines dans plusieurs traditions de recherche, dont deux sont particulièrement importantes. La première est la tradition de recherche-action, popularisée par l’américain Kurt Lewin dans les années 40 et appelée la «tradition du Nord». Cette approche voulait combler le fossé entre les connaissances théoriques et la pratique quotidienne en proposant un cycle de recherche–actions–évaluation des résultats dans le but de résoudre des problèmes réels et concrets. Les chercheurs adhérant à cette approche ont mis beaucoup d’emphase sur les changements institutionnels, comme l’amélioration de la qualité de travail dans les industries et usines guidée par de la recherche impliquant à la fois les administrateurs et les ouvriers.
La deuxième est connue comme la « tradition du Sud », trouvant ses origines an Amérique latine, en Afrique et en Asie à partir des années 70 dans un contexte de difficultés socioéconomiques en chaque région, de revendication de nouvelles pratiques éducationnelles et de développement communautaire, ainsi que de critiques sociales pendant l’oppression des dictatures militaires Latino-américaines. Alimentés par ces facteurs, des éducateurs et académiques ont transformé leur vision de la recherche. Parmi eux, le philosophe brésilien exilé Paulo Freire, qui a influencé le mouvement en présentant la recherche participative en tant qu’outil d’autoréflexion critique pour les communautés vulnérables et marginalisées, leur permettant de se transformer et agir pour s’émanciper de leurs oppresseurs.
Texte écrit par Julia Pinheiro Carvalho